LUCRÈCE BORGIA / Atelier de création au Conservatoire de Poitiers

Cet atelier de création a été mené par Anne Théron et Daisy Body au Conservatoire de Poitiers entre mars et juin 2014, donnant lieu à une représentation publique au TAP - SN de Poitiers.


LUCRÈCE BORGIA

Texte de Victor Hugo

 

Mise en scène : Anne Théron

Collaboration artistique : Daisy Body

 

Avec les élèves de CEPIT au Conservatoire à Rayonnement Régional de Poitiers 2014

Pauline Bleron : LUCRÈCE BORGIA

Josselin Girard : DON ALPHONSE D’ESTE

Matthias Sebbane : GENNARO

Frédéric Pointis : GUBETTA

Romain Debouchaud : MAFFIO ORSINI

Nourelain Khaoua : JEPPO LIVERETTO

Aude Bodu : OLOFERNO VITELLOZO / Didascalies

Louise Guillaume : DON APOSTOLO GAZELLA / ASCANIO PETRUCCI / LA PRINCESSE NEGRONI

 

 

REPRÉSENTATION : Le 26 juin 2014 – au TAP
[Durée : 1H00]



NOTE D'INTENTION

Lucrèce Borgia est la figure du Mal, de l’horreur et de l’abjection. Tous les crimes sont réunis en sa personne, aussi bien l’abus de pouvoir que le meurtre ou l’inceste. On peut difficilement imaginer pire que cette figure féminine. Pourtant, Lucrèce est mère, et c’est là son malheur ou sa rédemption. Elle a eu un enfant avec son frère, un enfant qu’on lui a ôté pour le confier à un pécheur, un enfant devenu aventurier, un enfant qu’elle chérit, à qui elle écrit et qui donnerait son existence pour la rencontrer et la protéger.

Mais la vie en décidera autrement et le fils tuera sa mère, en découvrant alors qu’il lui a porté le coup fatal que cette femme honnie était justement la mère dont il rêvait.

Lucrèce Borgia est une pièce qui va vite, trois actes, dont les deux premiers articulés en deux parties, et un troisième très court qui sonne comme le glas de la fatalité. Non seulement le récit fuse, mais la parole également. Tous les ingrédients de la tragédie sont réunis, des personnages soumis à leur destin, des jeunes gens innocents qui se jettent naïvement dans la gueule du loup, et cette fatalité à laquelle il semble impossible d’échapper.

Une tragédie proche du mélodrame, tant les sentiments y sont excessifs. Pas de Dieux ni de Héros, mais des êtres humains complexes, débordés aussi bien par leur propre être que par les évènements. La narration fonctionne sur un suspens sans cesse renouvelé qui maintient la tension jusqu’au bout.

J’ai choisi cette pièce pour sa profonde humanité. J’aimerais que les très jeunes comédiens que je vais diriger se confrontent avec ces passions humaines, et apprennent à les interpréter. Thomas Bernhard disait « Contentez-vous de dire le texte mais dites le bien ». Il s’agit dans ce travail de savoir incarner et communiquer l’émotion en s’effaçant derrière le texte, ce qui est probablement l’une des plus grandes gageures du métier de comédien.

 

Anne Théron

Décembre 2014